Les cors – une partie douloureuse de la vie des lévriers.

 

Les informations suivantes ont été obtenues grâce aux recherches approfondies et aux données fournies par Michael Guilliard, DVM, Richard Doughty, DVM et Bill Freeman III, DVM. Pour plus d'informations ou pour contacter l'un de ces vétérinaires, envoyez un courriel à info@greyhoundhealthinitiative.org

Un cor est une masse dure de kératine, la protéine fibreuse structurelle de la peau, des coussinets, des cornes et des sabots ; les cors se trouvent principalement dans les coussinets digitaux des lévriers. Il se présente sous la forme d'une zone circulaire de coussinet dur qui peut dépasser de son environnement et possède une racine profonde qui comprime le tendon fléchisseur sous-jacent et son attache osseuse. Il ne se produit pas dans les grands coussinets métacarpiens et métatarsiens. Environ 80 % se trouvent dans les doigts centraux des membres antérieurs et sont une source de boiterie considérable, surtout lors d'exercices sur sol dur.

La cause a été attribuée à la pénétration d'un corps étranger, à une infection virale—notamment le papillomavirus trouvé dans les verrues, et à une pression mécanique répétée. Les radiographies du cor ne montrent jamais de corps étranger et aucun n'a été trouvé parmi les plusieurs centaines examinés histologiquement par Richard Doughty. Des tests approfondis pour le papillomavirus au Royaume-Uni ont été négatifs, cependant, une petite étude au Tennessee a trouvé le papillomavirus dans quatre cors. Il serait difficile de déterminer pourquoi un virus serait sélectif à certains coussinets spécifiques, mais des recherches supplémentaires sont nécessaires. Des verrues papillomateuses inversées ont très rarement été trouvées dans les grands coussinets plantaires mais jamais dans les coussinets digitaux.

Il est maintenant admis que la cause provient d'un traumatisme mécanique répété concentré sur une zone du coussinet. Chez l'homme, les cors peuvent résulter de chaussures trop serrées ou d'une déformation anatomique, comme un orteil en marteau, et si le problème est corrigé, le cor disparaît. Chez les chiens, une forme d'anomalie de l'orteil ou du pied, y compris des lésions du tendon fléchisseur, l'amputation d'un orteil adjacent et des orteils hyperfléchis ou très serrés, a été rapportée dans 40 % des cas. La meilleure preuve est que le cor s'exfoliera et disparaîtra si la pression est retirée du coussinet.

Traitements

 Il en existe beaucoup, comme c'est souvent le cas lorsqu'aucun ne donne de résultats fiables.

1. Gestion conservatrice : le tissu dur saillant est régulièrement limé et une botte protectrice ajustée pour l'exercice.
2. Lotions et crèmes : elles contiennent des produits chimiques qui dissolvent, ramollissent ou brûlent le cor et nécessitent également des applications régulières.
3. Chirurgie :
   1. L'excision est une procédure chirurgicale qui enlève le cor en entier avec suture du coussinet.
   2. Amputation de la dernière articulation en préservant le coussinet.
4. Le détartrage est populaire et consiste à creuser le cor avec un élévateur dentaire ou une perceuse Dremel.

5. Amputation de tout le doigt.

6. Tenotomie fléchisseur

Tout traitement qui n'enlève pas le cor en entier entraînera une récidive, y compris le détartrage et les différentes lotions.

L'amputation de la dernière articulation peut produire une résolution permanente du cor, mais dans de nombreux cas, cela échoue en raison de la difficulté à positionner le coussinet dans une position non naturelle sur la moignon de l'orteil.

L'excision chirurgicale complète a montré les meilleurs résultats à long terme, mais environ 50 % des cors récidivent en un an.

La raison des échecs est que la cause anatomique sous-jacente n'a pas été traitée et dans de nombreux cas, cela ne sera pas évident car cela peut résulter d'une blessure antérieure, d'un changement dégénératif ou possiblement d'une conformation, comme on le voit avec des cors apparaissant sur le même doigt des deux pattes avant.

Le traitement ultime est l'amputation de tout le doigt, supprimant définitivement le problème et cela n'a généralement pas de conséquences indésirables.

Tenotomie fléchisseur

Lire la mise à jour du 4 mars 2020 du Dr Mike Guilliard
Lire la mise à jour du 18 juillet 2020 du Dr Mike Guilliard

La raison de ce traitement chirurgical novateur est qu'en déchargeant le coussinet, la boiterie disparaîtra immédiatement et le cor repoussera et disparaîtra définitivement.

Les tendons fléchisseurs courent sous l'orteil avec le tendon superficiel attaché à l'os juste au-delà de l'articulation du nœud et le tendon profond attaché à l'os de l'ongle ; lorsqu'ils se contractent, ils font fléchir ou recourber l'orteil. Les couper empêche cette action et l'orteil est alors relevé par l'action du tendon extenseur qui court sur le dessus de l'orteil.

Photo de la chirurgie de Lizzie Crédit photo : Kristy Broaddus, DVM

La chirurgie est relativement simple avec une petite incision sous l'orteil qui est fermée avec 2 ou 3 petits points. La douleur post-opératoire ne semble pas être un problème, de nombreux patients étant sans boiterie en quelques jours. L'orteil devient aplati et l'ongle dépasse à l'avant. Si l'orteil n'est pas appuyé, c'est-à-dire lorsque le chien est couché sur le dos, l'orteil semble élevé d'environ 30 degrés.

Résultats

Voici les résultats de l'étude préliminaire en date de janvier 2019 :

29 chiens avec 36 cors ont été suivis après chirurgie

Chiens : Whippet = 8 ; Lévrier de course à la retraite = 17 ; Lévrier de course = 3 ; Lurcher = 1

Trois chiens sont restés boiteux après la chirurgie. Les trois présentaient des conditions préexistantes affectant la récupération. Deux d'entre eux avaient un doigt manquant sur la patte affectée et un avait un pied tordu suite à une mauvaise consolidation d'une fracture métacarpienne. Il semblerait que le doigt tenotomisé nécessite un soutien de ses doigts adjacents.

Les 26 chiens restants ont montré une amélioration à sept jours.

À sept jours, trois ont été évalués comme modérément améliorés et 23 comme grandement améliorés en termes de boiterie perçue et de bien-être.

Lors du suivi à six à huit semaines, 21 chiens avec 26 cors ont été examinés. Quatre chiens présentaient une légère boiterie et les 17 autres aucune boiterie. En évaluant la satisfaction des propriétaires, tous étaient très satisfaits du résultat. Les chiens étaient beaucoup plus heureux et disposés à faire de l'exercice normalement. Tous les cors avaient repoussé/disparu à ce moment.

Un lévrier de course avec des cors bilatéraux aux membres thoraciques est retourné sur la piste en 25 jours et a couru avec beaucoup de succès.

Discussion

Dans les trois échecs, le cor a disparu dans deux cas, mais la boiterie résultante était une douleur sous l'orteil tombant car il n'y avait pas de soutien des doigts adjacents.

Les résultats à long terme sont inconnus, mais les orteils tombants ne sont pas rares chez les chiens de course et ne causent généralement pas de problème clinique.

Une question fréquemment posée est la possibilité que d'autres doigts du même pied développent des cors et la réponse est probablement très peu probable, mais il n'y a pas encore de preuve à ce sujet.

La tenotomie fléchisseur a donné d'excellents résultats à ce jour et a soulagé ces chiens de la douleur, leur redonnant une excellente qualité de vie.

Des ressources supplémentaires et des traitements à domicile peuvent être trouvés sur la page Facebook Greyhounds with Corns ou les vétérinaires peuvent rejoindre la liste Yahoo Veterinary Greyhound Corn . Des photos supplémentaires et des données de recherche ont été publiées dans Veterinary Practice News Canada.

Programmes de recherche

Nous travaillons actuellement avec Michael Guilliard, DVM et Richard Doughty, DVM pour réunir des fonds et lancer de nouveaux protocoles de recherche afin d'approfondir la compréhension des causes des cors et des options existantes pour les chiens avec plusieurs cors. Nous mettrons à jour cette page au fur et à mesure que ces protocoles de recherche seront organisés et que des échantillons seront nécessaires.

©The Greyhound Health Initiative. Reproduit avec permission.